« Le chien aime passionnément les odeurs fétides. Si le chien est fidèle à l’homme, c’est parce que l’homme pue. »
François Cavanna
Dans le monde des relations homme-animal, particulièrement entre l’humain et le chien domestique, le concept de dominance est à la fois omniprésent et délicat à aborder
Oui, l’humain domine le chien !
Cette affirmation, loin d’être une opinion controversée, s’appuie sur des faits concrets et observables au quotidien. Dans la plupart des pays occidentaux, l’humain détient le chien en captivité, gère ses ressources alimentaires, décide de l’heure et du lieu où il peut satisfaire ses besoins naturels et s’efforce de maîtriser totalement son éducation et ses interactions sociales. Ces aspects de la vie du chien ne sont pas négociables et sont entièrement sous le contrôle de l’humain.
Il est courant de rencontrer des arguments contre l’usage du terme « dominance » dans certains cercles de l’éducation canine. Certains professionnels et amateurs de la cause animale préfèrent adopter une vision plus égalitaire de la relation homme-chien, insistant sur le partenariat et la coopération plutôt que sur les dynamiques de pouvoir. Si l’intention derrière cette approche est honorable, visant souvent à promouvoir un traitement plus éthique et respectueux des animaux, elle est clairement hypocrite lorsqu’elle nie ou minimise l’existence de la dominance inter-espèce comme une réalité tangible.
Cette tendance à vouloir occulter la réalité de la dominance peut découler d’une volonté de s’éloigner des méthodes d’éducation basées sur la punition ou l’intimidation, qui ont été largement discréditées par les recherches modernes en comportement animal. Toutefois, reconnaître que l’humain détient une position de pouvoir dans la relation avec le chien n’implique pas nécessairement l’approbation de techniques éducatives dépassées ou cruelles. Il est possible, et même souhaitable, d’adopter des méthodes basées sur la compréhension mutuelle, le respect et le renforcement positif, tout en acceptant la réalité structurelle de notre rôle dominant dans la vie de nos animaux, et en particulier de nos chiens.
La question de savoir si un chien peut dominer l’homme pique la curiosité et invite à une réflexion nuancée sur la dynamique de la relation homme-chien.
Bien que la dominance soit traditionnellement vue comme s’exerçant de l’humain vers le chien, certains comportements canins peuvent suggérer une forme de contrôle ou d’influence sur leurs propriétaires. Voici quelques exemples illustrant comment, dans certains cas, un chien pourrait être perçu comme exerçant une forme de « dominance » sur l’homme, bien que cette interprétation devrait être abordée avec finesse.
Manipulation affective: Les chiens sont d’excellents observateurs du comportement humain et peuvent apprendre à manifester certains comportements pour obtenir ce qu’ils veulent. Par exemple, un chien qui apporte son jouet et le pose devant vous utilise un comportement qui a précédemment résulté en attention ou en jeu. Si vous cédez systématiquement, on pourrait voir cela comme une forme de dominance comportementale, où le chien « sait » comment manipuler la situation à son avantage.
Gestion de l’espace: Certains chiens peuvent montrer une tendance à contrôler l’espace autour d’eux. Par exemple, un chien qui occupe régulièrement le canapé ou le lit et grogne ou refuse de bouger lorsqu’on lui demande peut être perçu comme exerçant une forme de contrôle sur l’espace et, par extension, sur ses occupants humains. Bien qu’il s’agisse plus souvent d’un problème de comportement lié à l’éducation donnée, cela démontre comment un chien peut tenter d’imposer sa volonté à ses propriétaires.
Réactions à la peur ou à l’agression: Dans des situations où un chien réagit par la peur ou l’agression (comme lors de la rencontre avec d’autres chiens ou personnes), le propriétaire peut se retrouver à modifier son propre comportement pour éviter ces déclencheurs. Par exemple, changer de trottoir pour éviter une confrontation avec un autre chien ou personne. Ce comportement adaptatif de l’humain peut être interprété comme une forme indirecte de dominance du chien sur l’humain, puisque c’est le comportement du chien qui dicte l’action du propriétaire.
Exigences d’attention: Un chien qui réclame constamment de l’attention (par des couinements, des aboiements, ou en étant physiquement envahissant) et reçoit cette attention de la part de son propriétaire peut être vu comme ayant une forme de contrôle ou de dominance dans la relation. L’humain répond aux besoins du chien, parfois au détriment de ses propres besoins ou désirs.
Ces exemples montrent que, bien que le concept de « dominance » du chien sur l’homme soit plus complexe et moins direct que l’inverse, certains comportements canins peuvent influencer significativement les actions et les décisions de leurs propriétaires. Toutefois, il est crucial de noter que ces comportements ne découlent pas nécessairement d’une intention de « dominer » de la part du chien, mais plutôt d’une dynamique relationnelle qui peut être ajustée avec une éducation comportementale appropriée. La compréhension et la gestion intelligente de ces comportements peuvent conduire à une relation plus harmonieuse et équilibrée entre l’homme et l’animal.
C’est toujours un plaisir de vous lire
Toujours un plaisir d’avoir de gentils commentaire, merci Claire! Et désolé pour le temps de réponse ^^
j’avais jamais capté ça mdr 😅
Très bon article, auquel j’adhère
Merci Nayanna 😁 On ne peut pas rêver mieux comme premier commentaire 🙏🏼 Content que ça te plaise ! Reste connectée, ça va envoyer du lourd 😝
Pour cet article, j’en ai trouvé 200 disant exactement le contraire. Il n’y a pas de dominance inter-espèce chez le chien.
Bonjour Thierry ! Merci pour votre commentaire. Il est vrai que le concept de dominance inter-espèce est débattu, avec de nombreuses perspectives sur la relation homme-chien. Dans cet article, j’ai… Lire la suite »
Enfiiiiiin quelqu’un qui parle de ça sérieusement ! 💪 clair et efficace merci cqfddogs
Merci pour la force Manon ! Salut à Guizmo 🥰