Résumé (cliquer ici)
Cette étude1 fournit des preuves génétiques affirmant que les chiens domestiques proviennent des loups gris, en détaillant le processus complexe de leur domestication à travers l’analyse de leur ADN. Elle révèle que chiens et loups ont connu une évolution dynamique marquée par des réductions de population et des échanges de gènes après leur séparation. Un point clé de cette recherche est la mise en évidence d’un rétrécissement considérable de la population canine au début de leur domestication, ce qui souligne les défis démographiques et génétiques qu’ils ont dû surmonter. En résumé, l’étude confirme que les chiens descendent des loups tout en apportant un éclairage nouveau sur leur histoire évolutive complexe, caractérisée par des périodes de séparation et d’interactions génétiques.
« Un loup élevé par des chiens reste un loup »
Szczepan Yamenski
En 2014, une équipe de chercheurs a réalisé une percée majeure dans notre compréhension de l’évolution et de la domestication des chiens. En examinant le génome de trois loups gris de différentes régions considérées comme les berceaux de la domestication canine, ainsi que ceux du Basenji et du Dingo, deux des plus anciennes races de chiens, et d’un chacal doré pour la comparaison, ils ont jeté un éclairage nouveau sur les origines de nos amis à quatre pattes.
Ce qu’ils ont découvert raconte une histoire fascinante de séparation et de survie. Il apparaît que chiens et loups ont suivi des chemins évolutifs distincts, marqués par des réductions drastiques de leur population – un phénomène connu sous le nom de goulot d’étranglement. Pour les chiens, cela a signifié une diminution d’au moins 16 fois de leur population, bien plus intense que ce que l’on avait imaginé jusqu’alors. Les loups, eux aussi, ont subi un goulot d’étranglement sévère peu après s’être éloignés des chiens, ce qui suggère que la diversité génétique à partir de laquelle les chiens ont évolué était bien plus grande que ce que l’on observe chez les loups aujourd’hui.
Les résultats indiquent que les premiers chiens ont commencé à se distinguer de leurs ancêtres loups il y a entre 11 000 et 16 000 ans, avant même l’apparition de l’agriculture. Cela remet en question l’idée que les chiens auraient été domestiqués par des sociétés agricoles pour protéger ou aider aux travaux des champs. De plus, l’étude a exploré le rôle du gène de l’amylase, crucial pour la digestion de l’amidon, révélant que les variations dans le nombre de copies de ce gène existaient déjà chez les loups, et que l’augmentation de ces copies n’est pas aussi marquée chez certaines races de chiens comme les dingos et les huskies.
Finalement, cette recherche propose de repenser l’origine géographique des chiens. Aucune des lignées actuelles de loups ne semble être plus proche des chiens que les autres, ce qui, en combinaison avec les preuves d’un mélange génétique entre chiens et loups après leur séparation, suggère que nos idées sur l’origine des chiens pourraient avoir besoin d’être révisées.
Ces découvertes, publiées dans une étude influente, offrent un regard neuf sur le lien ancestral qui unit les chiens et les humains, révélant une histoire bien plus complexe et nuancée que ce que l’on croyait jusqu’à présent. Pour les passionnés, cette étude est une lecture incontournable, ouvrant de nouvelles voies de compréhension sur la relation profonde qui nous lie à ces animaux extraordinaires.
Référence:
- Freedman, A.H., Gronau, I., Schweizer, R.M., et al. (2014). Genome Sequencing Highlights the Dynamic Early History of Dogs. PLOS Genetics. https://doi.org/10.1371/journal.pgen.1004016 ↩︎
topissiiiime
🌟 bravo pour le contenu